La semaine de Bonlieu

Un monde en soi

Abou Lagraa,

la beauté d'une danse

La danse fait partie de la constitution d'un corps, elle donne de l'allure au plus infime de ses mouvements. On ne le sait pas toujours mais on danse tous, dans notre façon de bouger dans l'espace et de prendre possession de lieux partagés par d'autres ou seul en vase clos. Abou Lagraa est un génie en ce sens car il fait jaillir depuis ses premières danses, cette grâce, qui nous fait croire avec bonheur que chacun de nous est capable de faire ça, vous savez ce mouvement si naturel qu'il n'a pas l'air d'avoir été travaillé durant des jours et des jours. C'est ça le talent.
Depuis plusieurs années, le chorégraphe enchaîne les créations et depuis Allegoria Stanza et sa première résidence avec Bonlieu Scène nationale et ses petites merveilles, Cutting flat, Où Transe... Matri(k)is et D'Eux Sens puis parallèlement son travail avec l'Opéra de Paris, le fils prodigue a tracé son chemin toujours guidé par sa Baraka et inexorablement en quête de la perfection qui fait de chaque geste la terminaison d'une pure poésie corporelle.
Explorateur intérieur du désir ardent, de l'ivresse de la vie, de l'union sacrée du couple, de la femme ou des hommes, Abou Lagraa est fasciné depuis toujours par le mystère originel. Sa danse fluide et terriblement sensuelle fait se heurter les personnalités des danseurs, mais sans bruit, sans craquements ni fracas, sans violence mais dans une douceur incomparable.
Son nouvel opus Un Monde en soi puise aux sources intimes de la danse et part du désert absolu, le vide abyssal, à l'aube du premier jour. Le chorégraphe revient à une composition de groupe avec 7 danseurs, notamment sa femme Nawal et également Aurélia Picot qui est à ses côtés depuis les débuts, ils sont accompagnés par la célèbre formation de musique de Chambre, le Quatuor Debussy.
Les sept corps, telles des sphères célestes font jaillir la beauté d'une danse à nulle autre pareille : élégance classique, gestuelle contemporaine, couleur orientale, c'est celle d'Abou Lagraa, ouverte sur le monde, calme et tranquille et à la fois tumultueuse comme une vague.  En 2009, il a reçu le Prix Movimentos du meilleur danseur international, ceux qui le connaissent savent pourquoi, pour tous les autres il faut qu'ils sachent que son public est sacré et qu'il lui réserve toujours la plus belle danse.

Plus d'informations
Un Monde en soi
Chorégraphie Abou Lagraa
Musique Quatuor Debussy
Mardi 2 et mercredi 3 février
A 20h30 dans la grande salle
Tel 04 50 33 44 11
www.bonlieu-annecy.com

Repères
Abou Lagraa a débuté la danse à 16 ans à Annonay, sa ville natale, ensuite direction CNR de Lyon puis trois ans au Conservatoire Supérieur National de Musique et de Danse de Lyon. Après avoir dansé de 1993 à 1997 avec Ruy Horta, Denis Plassard, Lionel Hoche et Robert Poole, il fonde la compagnie La Baraka. En 1997 il obtient le deuxième prix de danse contemporaine au Concours International de la Ville de Paris et en 2009 le Prix du Meilleur Danseur International décerné par l'International Movimentos Dance Prize. Il a été artiste associé à BSN avec sa compagnie de 2004 à 2007.
Sa fierté ? Que sa mère Aïcha et son père Taïeb passent la porte des théâtres et soient là pour ses premières.

Les autres rendez-vous
- Le Globe de Thierry Bédard
Le metteur en scène Thierry Bédard, associé à Bonlieu, avait inventé Un musée des langues pour les enfants de 8 à 12 ans (14 000 jeunes spectateurs), le voilà reparti sur les chemins de la planète pour faire de la géopolitique mais aussi parler de la poésie du monde. Son drôle de globe de plusieurs mètres de diamètre se met en place sur la scène, un drôle d'assistant déplie des cartes et présente des continents très colorés. Mais vues de Chine ou d'Australie, les planisphères ont la tête à l'envers... A voir en famille dès 8 ans, mercredi 3 février à 19h dans la petite salle.
- Michel Boujenah Enfin libre ! Dit l'affiche. Humour, générosité et un brin de nostalgie des cieux tunisiens. Sur scène le comédien vit à son rythme et dit ce qu'il veut : une poésie, un texte, il invente un spectacle tous les soirs. Michel Boujenah propose un hymne à la liberté scénique. Vendredi 5 février dans la grande salle.
- Sarah Nemtanu Une véritable surdouée de l'archet dont les interprétations au violon sont lumineuses et pleines de grâce. Médaille d'or, révélation soliste, Victoire de la musique, elle déclenche la passion à chacun de ses passages. Au programme Mozart, Sonate en si bémol Majeur k454, Beethoven, Sonate "Printemps" opus 24 et Fauré, Sonate Num. 1 en La Majeur opus 13. Vendredi 5 février à 20h30 au Musée-Château. En partenariat avec les Amis du Château